Titre: Ziyi
Auteurs: Cornette & Jürg
Éditeur: Scutella Éditions
Date de publication : Janvier 2013
Format : 18.9 x 27.7 cm
Nb de pages : 136
Genre : Roman graphique pré-apocalyptique
A partir de : 15 ans
Prix : 20.00 €
Voici venir une œuvre étrange comme on n’en croise pas beaucoup ces temps-ci. Déjà un roman graphique, ça ne fait plus beaucoup recette mais en PRE Apo? On est plutôt dans la mouvance Post apo en ce moment…..Voilà de quoi éveiller ma curiosité! Nous voilà donc devant une Bd sans paroles , pas trop ma tasse de thé habituellement mais ici la ficelle est tout à fait justifiée, on chemine avec ce fameux Ziyi, bestiole à fourrure qui marche tantôt sur deux ou quatre pattes et ….ne parle pas!
On ne sait pas trop si il s’agit d’un animal ou d’un extra-terrestre, mais on s’en fout pas mal, car son voyage initiatique, dans un monde pas très éloigné du nôtre, sert avant tout à dénoncer la cruauté humaine. Cela fonctionne d’ailleurs très bien! Quoi de mieux que de prendre un être d’une espèce différente pour dénoncer nos travers? Ben pas grand chose! Si un humain vous dit « ça c’est mal, regarde comme ils sont horribles! » vous pouvez toujours dire « Peut être qu’ils l’ont mérité, il y a une justification » Alors que là on est face à une créature qui ne critique pas mais pose juste un regard sur ce qui l’entoure.
La première page fait penser à une naissance ou à une mort, l’obscurité, des yeux qui s’ouvrent, qui cherchent, une porte de lumière qui amène, malheureusement, vers notre monde. Ziyi cherche constamment l’affection au cours de son périple et ne trouve que mépris, violence, crasse et souffrance. Encore une fois, on vérifie la citation de Jean-Paul Sartre « L’enfer, c’est les autres. »…bon parfois l’enfer c’est moi, mais bon c’est pas le sujet!
Que ce soit en ville ou en pleine nature, il semble que toutes les expériences de notre peluche tourne au désastre. On espère pour lui un début de joie, de douceur quand il rencontre une petite fille innocente mais là encore tout est balayé par le cruauté des Hommes.
Chaque passage fait naître un espoir que les auteurs dynamitent juste après. Rien ne peut être beau et pur, tout est sale et corrompu.
A travers un compte à rebours qui rythme l’histoire, on s’approche de l’inéluctable. Mais la fin sera-t-elle heureuse ou tragique? Je ne vous dirai pas Na (en plus je risque de me faire engueuler!)mais sachez que même avec mon cœur de pierre et mon cynisme chevillé au corps, j’ai versé ma petit larme et me suis enfermée chez moi en hurlant « Monde de merde!!! »
Pour parler un peu des dessins, je suis totalement conquise par ce noir et blanc aux grands aplats et l’édition de Scutella rend justice aux talents de dessinateurs. Une très belle couverture cartonnée, de grandes cases qui laissent s’exprimer chaque image comme un poème. Ça respire, c’est clair, c’est net et propre comme pour trancher avec la noirceur de l’histoire.
Pour finir, voici une des plus belles fables pour adultes que j’ai eu le plaisir de lire car derrière toute cette noirceur, le lecteur ne veut que devenir meilleur et plus …humain.
July
Chroniqueuse, râleuse, chieuse, vitrioleuse, voyageuse…Bref, une elfette avec un caractère de naine qui vous livre ses coups de gueule et ses coups de coeur dans ce monde sauvage qu’est la BéDé!
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