/!\ Attention… Chef-d’oeuvre. /!\
Sans discussion possible et sans compromis aucun, je le dit haut et fort, » Et on tuera tous les affreux « est sans le moindre doute un des livres les plus jouissif de la littérature.
Je ne dis même pas de la littérature française puisque malgré ses origines bien de chez nous, l’auteur a, comme plusieurs fois dans sa carrière, écrit sous le pseudo de Vernon Sullivan et le livre a des relents de polars américain fort bien imités.
Bien sûr ce n’est pas un hasard, un tel maestro ne s’invente pas, on parle de Boris Vian quand même.
Et d’un Vian au meilleur de sa forme et de son humour corrosif et excentrique.
Tout d’abord il y a Rocky, ce beau garçon dont toutes les filles veulent les grâces alors qu’ il veut rester vierge, et le voilà qui se réveille, nu , à côté d’une créature sculpturale vêtue à l’identique.
Qui peut bien les avoir mis dans cette situation ?
Le cas n’est pas isolé, qui peut bien enlever les jeunes et beaux spécimens de notre espèce pour les forcer à faire l’amour?
Le livre joue tour à tour sur la gamme du polar angoissant par son sujet qui n’est pas, sur le fond, très éloigné d’un passé pas si lointain, et sur le cocasse de situations décalées .
Bien sûr, Rocky va s’intéresser de près à ce qui lui est arrivé et de clinique chirurgicale tenue par le Dr Shultz ( la consonance allemande n’est pas due au hasard) , en bagarre et courses poursuites endiablées, notre héros va devoir, en plus d’enquêter, éviter tous les écueils que vont lui tendre la multitude de filles en folie qui veulent abuser de son corps.
C’est d’une perfection perverse du début à la fin et si l’époque à laquelle Vian l’a rédigé fournissait d’elle même le sujet par les craintes que le monde a ressenti face au délire d’un fou et ses rêves de race supérieure, le risque n’est jamais bien loin de voir à nouveau poindre le sale museau de la sélection raciale et radicale.
Une belle leçon pleine de sarcasme et d’horreur sur un ton propre à Vian, ce grand bonhomme disparu trop tôt et dont le talent et la vision manque cruellement de nos jours.
Lady Maggie Peel
Après avoir éclusé pendant plus de 30 ans toute la littérature à ma portée et avoir participé, à ma grande fierté, au Fanzine littéraire « Syllabus » mort prématurément il y a quinze ans, l’envie de faire partager mes découvertes me reprend.
Et c’est avec plaisir et sans prétention aucune que je vous invite à découvrir « Black Midnight », la page d’amateurs de polars en tout genre.
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